°°°CREER SA VIE°°° régler un problème, soulager un symptôme, récupérer de l'énergie, lâcher du lest, s'émanciper d'une addiction, transformer le réseau d'influences, activer des ressources, choisir, se libérer, s'épanouir, ressentir, grandir, stimuler, se centrer, changer vers un mieux-vivre '''''CREER SON OEUVRE''''' ouvrir, inspirer, souffler, se laisser embarquer, improviser, écrire, dessiner, composer, danser, jouer, monter, construire, capter, oser, réaliser, proposer, partager, faire oeuvre ***CREER SON MONDE*** parcourir, explorer, plonger, planer, découvrir, étendre ses connaissances sensorielles, tester, examiner, prospecter, étudier par les sens, arpenter, jouer, expérimenter, modeler, moduler, inventer, augmenter, expanser…

Textes sur ça et là (en construction)

– POIL –

D’habitude, mon poil intervient dans mes rituels, de facon cyclique, il ne pousse donc pas démesurément. 
Depuis quelques mois, mes rêves m’ont demandé de le laisser libre. Il est donc devenu encore plus visible.
Juin-juillet: j »ai reçu 3MP pour me prévenir que j’avais un poil au menton (par « gentillesse » et « sororité », « comme une femme prévient une autre femme que sa jupe est coincée dans son collant ». Sic …)
Ces dernières semaines, c’est devenu intenable.
Chaque jour, plusieurs personnes ont tendu la main pour arracher ce signe d’anomalie sociale. 
Dans tous les milieux, même les plus inclusifs, il m’a fallu rester sur mes gardes sans cesse pour ne pas être touchée et amputée sans consentement. Réflexe, rapide esquive, parfois de justesse.
Une pote enceinte avait décrit cette sensation de guetter le geste spontané, vif, sans permission vers son ventre. Son ras le bol. Sa crainte de péter un plomb. Sa fatigue.
Ben voilà… J’en suis à me demander si je le garde. 
Trop de stress que l’on arrache une partie de moi par surprise et que je sois violente en retour (frapper, pousser, arracher des cheveux, hurler? Je crois que je ne pourrais pas rester calme).
C’est une expérience intéressante. Elle me permet une compréhension fine.
Au-delà des ventres devenus publics par le fait d’être enceints, les corps non normés de certain.e.s adelphes sont violentés dans de simples interactions sociales. 
Mon positionnement aujourd’hui me donne une minuscule idée de ce qu’iels subissent. Sauf que moi, j’ai le choix. Et je suis pluri-privilégiée.

#moncorpsmonchoix#anorme#touslescorpssontbeaux#pressionsociale#baslespattes#witchlife#monpoil#allie.e

CULTURE DU VIOL

– La culture du consentement vs la culture du viol –

Dans les champs socio-culturels où je vis, qui sont pourtant parmis les plus réflexifs sur le fonctionnement du psychisme, les traumas, l’inclusion, les oppressions, le consentement, l’analyse socio-politique…etc., pour certains, le plus important, ce n’est pas de se remettre en question pour respecter l’autre.

C’est d’être « dans son bon droit ».

C’est de ne pas être désigné comme agresseur, forceur, violenteur, violeur.

C’est de rester dans l’image du « nonpasmoidailleursjesuisféministe ».

C’est de dissimuler des comportements plus que problématiques avec une connaissance du vocabulaire inclusif, avec du name dropping, avec du verni pailleté et puis des discours contre ces salauds, les autres (#notallmen).

Même avec une super culture théorique (bouquins, podcasts, comptes féministes, conférences, cercles…), dans les faits, la pièce ne tombe pas.

Le bain de bouse patriarcale ne se décolle qu’en surface.

Ces répliques favorites:

* « on ne m’a jamais dit ça, tu es la seule, pose toi des questions sur toi »

* « on ne m’a jamais fait ça, tu es dingue ou quoi? » (par exemple: stopper net l’interaction)

* « mais qu’est-ce qui cloche chez toi pour me dire que mes paroles ou actes sont problématiques? tu es paranoïaque… »

* « tu es folle » / tu projettes / ça me fait super mal que tu projettes ça sur moi… »

…transforment les victimes en malades, violenteuses de chatons qui ne feraient JAMAIS de mal à qui que ce soit et qui se sentent super-agressés d’être taxés d’avoir un comportement de forceur, oppresseur.

La violence est dès lors du côté de celle qui pointe un souci: une dérangée (hello, validisme et psychophobie!).

Un classique.

Et ça se répète.

Des cas vécus + plein de cas entendus de mes potes + plein de cas rapportés par mes accompagnées, ça fait vraiment beaucoup ces derniers mois.

D’où ce coup de gueule.

La déconstruction, c’est un travail, qui demande du temps, de l’energie, de la concentration, des efforts de prise de distance et un sacré boulot sur l’ego.

Et en plus, ça fait perdre des privilèges.

Alors bon… C’est plus sympa de s’arranger avec les apparences pour « avoir l’air de » et c’est bon comme ça.

S’y atteler vraiment (jusqu’à l’os, pas pour les apparences ou le besoin de reconnaissance et d’appartenance), c’est rare.

Il y a de très touchantes exceptions (si si, et magnifiques de modestie en plus!)

Quand l’ego n’est plus central, c’est doux et tourné vers l’autre.

Bref, s’extirper de la bouillasse patriarcale est possible.

Il y a des exemples.

Il y a plein d’outils.

Le verni de déconstruction ne suffit pas.

Il s’agit de bosser, en profondeur.

Voilà, je retourne à mon mercredi.

Ps: ce que les hommes blancs bourgeois intellos de gauche sont aux personnes sexisées, les personnes avec un passing de femmes-cis-blanches (je dis ça car le terme « femme » est compliqué pour moi) le sont à des personnes pluri-oppressées par le système.

Ce coup de gueule n’exclut pas le fait que moi aussi je peux être en position privilégiée. Je bosse à conscientiser tout ça. Là, c’est la culture du viol mon sujet.

AMOURE D’ENFANCE

Cette photo a été prise dans le chantier de ma maison d’enfance. Martine était ma prof de danse, j’avais 3 ans.

Elle fut ma première amoureuse secrète. J’étais totalement fascinée et troublée par sa longue chevelure rousse, sa peau transparente, ses sauts de chat, sa douceur et son air d’être là et ailleurs en même temps.

A sa mort, 2 ou 3 années plus tard, je me souviens du désespoir immense, impossible à partager. Pour les adultes, la prof suivante était aussi chouette avec les enfants.

Pour moi, Martine était irremplaçable.

Pensée.

#grenierdecampagne#jefaisdesfouilles#amourdenfance#ange#martine

VOEUX

Pour 2022, je nous souhaite à toustes de:

…nous élancer vers des projets à la fois francs et doux, sereins et fous

…exister au plus près de qui l’on est profondément, s’autodéterminer librement

…aimer celleux qui nous font du bien d’une façon singulière, qui nous/leur correspond

…fuir ou repousser ou recadrer ou contester ce qui envahit, pèse, pique, oppresse, violente

…inventer des mélanges, créer des mondes, se renouveler soi et aussi ensemble

…rêver puissamment

…jouer, s’enjoyer et jouir!

– REVE –

Les niveaux de conscience en rêve éveillé, lucide, endormi me passionnent. Parfois, il y a des bugs.

Cette nuit, j’ai rêvé qu’un ami me montrait un truc passionnant sur internet. Je savais que je rêvais.

Mon questionnement: regarder un écran est néfaste pour le sommeil. Est-ce uniquement valable pour les écrans du réel partagé ou les écrans oniriques aussi?

Casse-tête…

– REVE –

Dans mon rêve, je prenais l’avion vers une exploration sonore. Un trou noir m’a englobée. Puis dissoute. Je n’avais plus ni cerveau ni corps, mais je ressentais intensément mes particules vibrer selon les ondes, et s’assembler différemment, comme une suite fluide de chimères en expansion, tantôt fulgurantes, tantôt en suspension.

J’aime mes rêves!

#rêve#witch#erotismesonore

– MERCI MAMAN ET MERCI VIRGINIE DESPENTES –

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Cet aprem, comme souvent, je me suis baladée sous la brume et la pluie, au Bois de Vincennes. Il était désert, vu le temps. A part les chien.ne.s et leurs humain.e.s, personne en vue. De la boue, des arbres, quelques corneilles.

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Au fin fond, un mec m’a croisée en me dévisageant suffisamment longtemps pour me mettre mal à l’aise.

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Et là, j’ai eu un flash.

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Je me promène seule depuis l’âge de 12 ans (l’âge où la balade seule à cheval est autorisé en Belgique). Et avant c’était en bande d’enfants ou avec des adultes.

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En Ardenne, dans les forêts immenses, comme dans le Bois de Vincennes, je ne pense guère au « risque » que l’on me remet sans cesse sous le nez avec les « sois prudente quand même » que je traduis par « ne fais pas ce qui semble naturel à tous les mecs, te promener seule dans l’espace public sans qu’il y ait du monde. Tu es une femme. Faudra pas t’étonner »

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Pourquoi ne pas y penser? N’existerait-il pas, ce risque ?

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Bien sûr que si. Le risque de croiser des ordures est là.

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Adolescente, j’ai été agressée plusieurs fois par des bandes en motocross, alors que j’étais à pieds ou à cheval. Plonger sous les ronces à peine masquée par le tournant ou crier « Va ! » à ma jument pour qu’elle escalade littéralement un talus impossible à prendre pour des deux roues ou entrer dans le fouilli des sous-bois m’a sauvée, à plusieurs reprises. J’aurais pu mourir, sur un cheval tendu comme un arc entre quatre motos qui mettent les gaz et font glisser leurs roues. Un jeu habituel à l’époque dans la campagne : faire tomber la fille.

Aucune autorité ne serait intervenue. « Rentrez vos poules, je lâche mes coqs ! » faisait rire jusqu’au flic, au prof, à l’oncle, au cousin… Je savais que ça pouvais arriver. Et je refusais de me passer de mes balades en famille mais aussi seule, avec ma meilleure amie, qu’elle soit humaine (salut Béa) ou cheval (Puce, plein de love là où tu es).

Plus tard, il y a eu les agressions de chasseurs et autres salopards qui ne voient pas d’un bon œil les « bonnes femmes qui dérangent le gibier ». Menaces, jusqu’aux fusils pointés, plusieurs fois.

Puis les mecs solitaires qui cherchent, je les appelle « sangliers », dans les bois citadins et les parcs.

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Bref, je connais ce sentiment de risquer gros. De se sauver. D’affronter. De les haïr. Et de s’écrouler une fois l’adrénaline retombée.

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Et pourtant, je n’y pense pas.

Ou juste quand il est bon d’avoir du discernement, de checker rapidement, de choisir la bonne attitude, la bonne allure, la bonne moue, le bon regard, ou carrément le bon cri bien décidé à en découdre (ça m’est arrivé cet été, quand je planait dans mon hamac et qu’un gars s’est carrément penché au-dessus de moi par surprise, je l’ai incendié).

J’ai pas mal testé le « tu vas y laisser une couille ou un œil, je te préviens je préfère crever ! ». Souvent, ça suffit. Dans l’attitude ou en paroles.

La peur est sans doute là, au fond de moi. Mais c’est la colère qui affleure.

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MERCI qui ?

Merci Virginie Despentes !

King Kong Théorie m’a fait pleurer des litres de reconnaissance éternelle. Offrez-le à toutes les femmes de vos vies. C’est une libération !

Merci maman.

Car ma mère se balade elle aussi seule depuis toujours, sans se soucier de la pression par la peur que l’hétéropatriarcat nous balance sans cesse. Tous les jours, elle y va. Simplement. Sans se poser la question.

Merci à toutes les deux de m’avoir transmis ça.

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Je déteste les hommes cis en tant que groupe qui prend une place dans le système avec tant de violence, de domination, d’oppression, d’exploitation, de pression.

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Oui mais pas tous ?

Systémiquement, si, tous.

Individuellement, non.

J’aime quelques individus mecs cis alliés. Je leur fais confiance – mais – l’hétéro-patriarcat introjecté réserve des surprises. Ils font quand même partie du système. Un truc reste quand même en veille. Et ils l’acceptent. On en parle. Ils surveille ce truc en eux plutôt que de le justifier. Ils en profitent pour avancer dans leur déconstruction du système plutôt que de chercher à convaincre de leur « bon droit ». Oui, il y en a. Je les compte sur les doigts d’une main. Mais c’est déjà ça.

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Résistance !

Continuons à occuper l’espace public, désert ou rempli et à défendre notre liberté de circuler.

#flamme#love#câlinintérieur