Pour la préparation de l’exposition de Jérôme Poret, « Les hôtes », qui se tiendra à La Maréchalerie, centre d’art contemporain de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles, 6 étudiants de l’ENSA-V ont visité en ma compagnie leur maison intérieure, sous hypnose. Je ne livre ici que de courts extraits car ce travail sera visible et audible à partir de septembre 2019.
LOUISE
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Mon corps m’emmène dans les pieds, qui se rapprochent. Dans les pieds, il y a une bibliothèque, très étroite, je peux à peine me tourner sur moi même, et très haute, je ne vois pas le plafond. Les murs sont recouverts d’étagères, sur lesquelles sont rangés des livres en langue ancienne, que je ne connais pas. Il y a un poisson dans un bocal sur une étagère, je le prends avec moi. La maison continue dans le ventre, où apparaît une pièce ronde, avec les murs en zigzag piquants. Cette pièce se transforme en spirale, au bout de laquelle je dépose le poisson.
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MARIE
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Quand j’ouvre le coffre je remarque qu’il y a un drap jaune à l’intérieur et le sol de ce coffre est ouvert. On peut alors voir l’ensemble de la maison à travers ce coffre. Si je déplace le coffre, je peux voir différents étages de la maison (en coupe). Ensuite je remarque que la tour en pierre s’agrandit, elle s’allonge en hauteur, et la maison également, elle se disproportionne. Je passe donc à travers les nuages, et j’arrive dans l’Univers , j’y vois des étoiles, des planètes. La maison redescend ensuite, je repasse par les nuages et j’arrive au sol. Je remarque que j’ai pris un ascenseur de verre, c’est lui qui m’a permis de monter et descendre.
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BENJAMIN
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J’observe la pièce. Le palier s’ouvre en espace sur la gauche, au sol du parquet et sur le mur un rythme de fenêtre assez important. Impossible je pense… Déjà cette étage ne pouvait pas exister, mais comment est-ce possible d’avoir tant de fenêtre? Je sens là un malaise car mon esprit ne me montre pas l’entièreté de la pièce, un triangle reste flou, comme un problème de vision.
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THAÏS
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Je me retrouve devant la porte d’entrée. Le sol s’ouvre, un escalier métallique apparait, les parois sont froides, en acier. J’entends mes pas résonner. Un labyrinthe, encore. J’arrive dans le coeur de la maison. Encore sous terre. Une salle des machines qui contrôle la maison et ses pièces. La maison est modulable. Des écrans flottants contrôlent les pièces. Des couloirs « poussent » de cette pièce pour créer de nouveaux espaces et bien plus. Je retourne dans mon observatoire, la pièce en verre , j’ai un hamac. Depuis la découverte de cette salle des machines, j’aperçois des réseaux se disséminer partout sous terre. Ils sont fluorescents. Ils passes sous le lac et continuent vers une forêt, une ville. C’est un réseau ! Le coeur de la maison est une artère connectée à d’autres coeurs. Je survole dans ma boite 3 paysages qui se répètent et se succèdent : la ville – la foret – la montagne.
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MATTHIEU
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– Comment est-elle cette maison ?
– Si elle avait des jambes, elle danserait
La maison avait maintenant un visage et des membres de la même nature que l’esprit du manioc. Elle dansait. Elle n’était plus d’une grande hauteur, ayant retrouvé sa taille initiale, mais flottait dans le ciel soutenue de deux longues jambes. Sa base était cependant resté au sol.
La maison se calma lorsque Marie demanda de qu’elle voulait : main sur la bouche, sa porte, elle manifesta un grand étonnement et une réflexion profonde. La maison se questionnait, elle n’y avait jamais pensé avant cela et ne voulait répondre.
– Je crois que la maison ne veut pas faire l’exercice, dis-je en riant.
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