WORKSHOP, à l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy (ENSAPC), pôle sonore, janvier 2019.
Ce workshop a proposé aux étudiant.e.s d’explorer leurs sons en transe, sous hypnose puis sous autohypnose. Il a donné lieu à des créations sonores et à une performance lors de la restitution publique.
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Le workshop se constituait d’une série d’exercices pratiques de transe visant à production collective de sons vocaux.
Tel un guide, Marie amène par la parole chaque participant à trouver et à s’ancrer dans son propre espace mental de création depuis lequel les sentiments de sécurité et de lâcher-prise progressivement distillés en lui libèrent la voix et l’invite à une expérimentation vocale à la fois personnelle et collective. Des techniques sont mises en place pour permettre au participer de créer son environnement, d’y naviguer, d’en changer et d’en sortir, mais aussi pour ressentir sa connexion à un espace où ceux des autres résonnent en écho. Ces sessions aux durées variables sont entrecoupées d’échanges durant lesquels chacun partagent les sensations ressenties, les écueils rencontrés comme les réussites. Marie tente d’apporter des solutions pour approfondir ou résoudre certaines tensions et possibilités mises en évidence.
Quelques exercices réalisés quant à eux de manière individuelle et sans vocation particulière à produire des sons, visent à transmettre des techniques fondamentales simples et efficaces d’exploration. Comment définir un lieu mental, comment le consolider, comment le circonscrire, l’étendre, comment le sécuriser, comment le dissocier et comment en sortir. Furent aussi décrites quelques applications concrètes de ces techniques en réponse à une recherche d’un bien-être quotidien. Chaque participant travaille et répond aux exercices à son rythme.
Un temps du workshop fut également consacré à une introduction aux œuvres d’artistes ayant ou intégrant encore une pratique de la transe dans leur production que cette dernière comporte un caractère hypnotique ou non. Marie a elle aussi présenté son propre travail à la fois comme artiste et comme outil hypnotique au service d’autres artistes.
Enfin, les enregistrements des sons produits lors des exercices collectifs ont servi de matériaux sonores aux étudiants souhaitant les monter et les arranger et furent ainsi le point de départ d’une production satellitaire de pièces sonores. Dans le cadre d’une restitution conjointe avec un autre atelier de l’école se déroulant au Théâtre de Pigalle ont été présentées au public ces pièces sonores nouvellement ainsi conçues, ainsi qu’une performance live des étudiants auxquels Marie avait transmis des techniques de transe.
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Pour moi, encore aujourd’hui, je suis assez bouche-bée par l’expérience… ce qui, je pense, est bien, dans le sens ou mon cerveau était « à côté » et j’ai été très immergé (peut-être un peu trop même hehe). Ca a touché des parts assez perso de mon intimité ce qui a impacté ma vie personnelle (impact incroyable du point de vue artistique mais un peu plus dérangeant de l’extérieur).
Je pense que j’aurais bien aimé qu’on se fasse « suivre » peut être un peu plus, qu’on sache plus concrètement ce qui peut arriver (vu que ça touche quand même a des états très puissants). Ca aurait été mieux si ça avait été un peu plus long je pense (peut être 5 jours?) pour y aller petit a petit…
Cela dit, j’ai beaucoup aimé ce que tu nous a proposé, c’était une expérience très singulière qui m’a aidé dans pas mal de sens. Au plaisir de se re-voir!
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J’ai beaucoup aimé les dynamiques de transe en utilisant le son.
Je te remercie pour le workshop et j’aimerais bien être au courant des prochaines activités et événements futures.
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Ce workshop étais très intéressant pour moi parce que normalement je n’aime pas me présenter sur la scène. En fait, j’ai le trac d’un acteur et le phobie sociale donc j’ai éprouvé des difficultés dans une situation où les regards se concentrent sur moi.
Je suis arrivée ici l’année dernière donc tout le temps la langue français est un stress à moi. A chaque fois que parler français il me fait me raidir. Pour cette raison le premier jour, à vrai dire je ne pouvais pas concentrer l’exercice. Je devais s’efforcer comprendre vos paroles, c’est la priorité donc je ne pouvais pas bien observer. Ensuite je ne pouvais pas me plonger en moi à cause de la conscience de moi-même. Je pensais que j’avais des comportements bizarres: je me suis interrogée sur ce que c’est que cet état, et qui suis-je.
Mais avec le temps je pouvais me concentrer. Je me suis aperçue que le sentir et le communiquer sont plus important que bien comprendre et faire des actions exactement. C’est alors que j’ai senti la liberté, écouté des sons en moi et donné des sons aussi. Quand j’étais dedans, je pouvais effacer toutes les choses que je n’ai pas écoutées ni regardées.
C’était comme ouvrir autre sens. Je ne cesserai pas de faire comme l’exercice par moi-même.
Merci et bien à vous
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C’était une chouette expérience, vraiment. J’avais des attentes sur l’hypnose et quelques préjugés aussi. L’approche que tu as eu était plus douce que ce à quoi je m’attendais. J’ai était surpris de chanter/bruiter/grommeler pendant 40 minutes qui sont passé très vite. Un peu à l’inverse des rêves.
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Je voudrais te remercier pour cette expérience. Je ne connaissais pas grand chose à l’hypnose à part quelques exercices de respiration et de relaxation du corps, cela me paraissait lointain et inaccessible.
Grâce à toi, je me suis rendu compte qu’il s’agissait de « quelque chose » de très « pratique », d’accessible à tous (pour ceux qui le veulent), « quelque chose »- « une pratique » qui permettait un « ancrage » en soi-même et dans sa vie. C’était très enrichissant que tu nous parles de ta pratique de l’hypnose, et de la manière dont elle est en lien avec quasi toutes les facettes de la vie, professionnelle et surtout personnelle. Ce sont de bons outils qui m’ouvrent sur d’autres possibles que je n’avais jamais envisagé, (par exemple aujourd’hui je considère que la thérapie par hypnose peut être une bonne alternative à une psychanalyse (?) ou si ce n’est une alternative en tout cas un autre biais à explorer pour s’explorer soi-même, peut être en intellectualisant moins..(?) lâcher-prise… en tout cas tout ce que tu dis dans « créer sa vie – créer son monde- créer son oeuvre » me parle beaucoup!).
En tout cas, pour revenir au workshop, ces trois jours ont été très intenses.
Pour moi le principal bémol est qu’on n’ai pas eu assez de temps. Trois jours c’était trop court, surtout avec cet impératif du montage sonore qui a frustré pas mal d’entre nous. Ç’aurait été parfait d’avoir ces trois jours (ou plus) pour plus prendre le temps d’explorer avec toi, et prendre quelques jours plus tard pour faire le montage. Ça nous aurait permis de plus profiter des expériences que tu avais à nous proposer, et pour nous de prendre plus de temps et de plaisir pour faire des montages audio (plus réfléchis et plus expérimentaux peut-être). Cette organisation ne dépendait pas de toi, mais elle a influencé le cours du workshop.
Le premier jour, les exercices étaient très intenses, tu nous a donné beaucoup d’outils, ta voix était très présente et donnait beaucoup d’informations, c’était dur car les choses s’enchainaient vite, je n’avais pas assez le temps de rentrer dans chaque « consigne » de ta voix, (j’étais surement trop dans l’intellect encore..), jusqu’à ce que je « trouve ma place dans la forêt de sons », et c’était vraiment très beau.
Le deuxième jour ta voix prenait plus le temps, et nous prenions plus le temps pour rentrer dans l’exercice, ça c’était agréable. Par contre je trouve que le fait de choisir une phrase n’a pas vraiment fonctionné, nous renvoyant à trop de sens, la place que l’on prenait avec le son était plus facile à atteindre la veille, quand c’était purement sonore, et du coup même si on prenait plus de temps j’ai eu plus de mal à rentrer dans l’exercice.
D’un point de vue plus personnel, ce n’était pas toujours évident de ressentir les énergie des « sceptiques ». Merci pour ta patience et ton écoute, tes explications.
Le dernier jour malheureusement je n’ai pu participer à aucun exercice à cause du montage. Donc encore une fois ces histoires de montages, et les discussions que nous avons eues afin d’organiser ça, nous ont pris trop de temps et trop d’énergie, et nous ont un peu déconnecté de nous-même et de ces états de conscience à explorer. Ç’aurait été mieux de profiter de ces trois jours entièrement consacrés à expérimenter les outils que tu venais nous enseigner, là c’est passé trop vite et nous n’avons pas eu assez de temps pour vraiment nous approprier ces outils, ç’aurait été chouette de pouvoir faire chaque exercice plusieurs fois, pour pouvoir voir si on arrivait à aller plus loin que la première fois déjà (car chaque fois doit être différente), pour mieux les intégrer et pouvoir (essayer de) les refaire sans ta voix pour nous guider.
J’ai écouté bOa. Là je l’ai surtout ressenti dans mon corps, bras/jambe, pas trop visuellement encore… Mais je vais renouveler l’expérience
Enfin voilà.
Merci pour tout, sincèrement.
Bonne continuation à toi et peut-être à une prochaine fois.
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Cette expérience m’a fait plonger dans un état que je ne connaissais pas avant. J’ai l’impression de ne plus voir les choses de la même manière, car tout change quand on arrive à se connecter à son intérieur, et au moment présent. Souvent j’ai du mal à me concentrer et à ressentir les limites de mon corps.
Cette semaine j’ai découvert comment mieux maîtriser mon monde à moi. Je me sens plus connectée à ce qui m’entoure, et à moi-même. Les exercices proposés par Marie ne devaient pas avoir un caractère thérapeutique – on était la pour créer. Néanmoins ça fait un bien de fou, d’être ancrée aussi profondément! J’ai laissé la liberté à mon corps, je l’ai laissé s’exprimer. Mon mental était des fois surpris par les mouvements et les bruits que mon corps produisait. Oublier la honte, oublier les codes, oublier son éducation, oublier les jugements, oublier la pensée, s’oublier et se réinventer. Revenir, et voir les choses avec de nouveaux yeux.
La performance, à laquelle j’ai participé le dernier jour du workshop, à intrigué, gêné le public. Il n’est pas évident pour certains de voir un corps humain dans son étrangeté la plus profonde. Néanmoins, la gène n’est pas une condition de la qualité de l’art ni de messages qu’une oeuvre peut porter. J’ai envie de continuer dans cette sensibilité.
S’il y a une semaine, on m’avait dit, que j’allais m’auto-hypnotiser devant un public, j’aurais rigolé. Et bien, c’est arrivé. Les étapes des exercices proposés par Marie me convenaient, le progrès s’est fait très naturellement. Elle nous a confié pleins d’outils qui m’ont permis d’avancer dans ce travail au plus vite. L’expérience à été extrêmement forte pour moi et j’ai envie de la garder avec moi. Qu’elle continue !
Les points à améliorer? Peut-être quelque chose pour que les gens soient plus à l’aise des le départ ? Des exercices plus doux peut être sans hypnose avant d’y plonger ? Vu que c’était dur de produire un son, peut être qu’on pourrait se mettre en cercle et commencer à produire des sons sans hypnose ? Bref, quelque chose pour casser un peu la honte. Après je parle des autres personnes, pour moi tout était parfait
Sinon j’ai tout tout aimé ! Merci beaucoup beaucoup!!!! Je reviendrai vers toi pour ma phobie après mon mémoire
PS. J’ai fait l’exercice aujourd’hui!
Je suis rentrée en transe et ma main qui s’appelait Adrien m’a proposé de s’amuser. Et bien, des scènes extrêmement étranges sont venues pendant « le moment final »
J’ai vue une éééééénorme langue et un penis en forme de queue de serpent, qui était vert avec des boules violettes dessus, un peu comme une poulpe. J’ai bien rigolé quand je me suis réveillée!
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J’ai aimé de manière générale la façon dont j’ai découvert l’hypnose, que je ne connaissais vraiment pas. Même si je suis parfois restée à côté, j’ai pu expérimenter de très beaux moments collectifs, harmonieux et vivants. J’ai apprécié la mise à disposition d’outils pouvant nous aider sur du plus long-terme.
Peut-être que parfois les choses allaient un peu vite, je me sentais un peu dépassée. Mais c’était une découverte pour moi d’essayer volontairement de naviguer entre différents états de conscience, la possibilité de faire des allers-retours et des plongées plus profondes. Les moments où on produisait du son ensemble étaient assez émouvants et une belle expérience musicale.
Cependant je n’ai pas eu l’impression qu’il y ait un grand intérêt d’enregistrer du début à la fin. Je n’ai pas non plus trop apprécié travailler sur la matière sonore de façon aussi factuelle, et avec aussi peu de temps. Même si c’est toujours intéressant de garder une trace, j’avais le sentiment que ces sons étaient plus des choses à produire et recevoir en direct, en live, peut-être que le côté documentation était moins intéressant, et peu pertinent étant donné le temps qui nous était imparti pour ce workshop.
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