°°°CREER SA VIE°°° régler un problème, soulager un symptôme, récupérer de l'énergie, lâcher du lest, s'émanciper d'une addiction, transformer le réseau d'influences, activer des ressources, choisir, se libérer, s'épanouir, ressentir, grandir, stimuler, se centrer, changer vers un mieux-vivre '''''CREER SON OEUVRE''''' ouvrir, inspirer, souffler, se laisser embarquer, improviser, écrire, dessiner, composer, danser, jouer, monter, construire, capter, oser, réaliser, proposer, partager, faire oeuvre ***CREER SON MONDE*** parcourir, explorer, plonger, planer, découvrir, étendre ses connaissances sensorielles, tester, examiner, prospecter, étudier par les sens, arpenter, jouer, expérimenter, modeler, moduler, inventer, augmenter, expanser…

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(pour les pro.) Atelier d’accompagnement inclusif#5: comment gérer les appréhensions de l’accompagné·e face au rapport?

Cocon de papillon de nuit sur ma porte de yourte, Lozère, aout 2019.

*** TECHNIQUE : LE RAPPORT ET LES APPREHENSIONS ***

Sujet: « Comment gérer les appréhensions de l’accompagné·e sur le rapport (peur de l’accompagné·e d’être jugé·e ou rejeté·e ou disputé·e ou agressé·e… par l’accompagnant·e)? »

***

Je reçois souvent des personnes qui ont vécu des expériences douloureuses dans la relation avec un·e thérapeute.

C’est énorme, comme une petite phrase qui peut sembler anodine (hello, maladresse!) peut résonner comme un rejet, un jugement, du harcèlement, … par celleux qui ont subi/subissent des violences.

Sans compter les agressions comme celle de la séduction en contexte thérapeutique, d’un geste carrément déplacé ou d’une « provoc » mal calibrée (l’humour en séance, vaste sujet, on en reparle), ou d’un viol.

Notre espace est censé être safer. Ca devrait être une préoccupation majeure pour tout·e accompagnant·e.

Ca ne l’est pas. Clairement.

Je ne m’étendrai pas ici sur comment augmenter le sentiment de sécurité en cabinet. Rejoins le groupe « hypnose inclusive » où nous sommes une équipe de motivé·e à la déconstruction pour en discuter.

Ce qui m’intéresse dans ce billet et dans l’atelier associé, c’est comment faire pour que l’accompagné·e ose dire à l’accompagnant·e si une peur de jugement, de rejet ou autre pointe son nez, pour qu’il puisse y avoir discussion avec elle (la peur).

Car, chat·e échaudé·e, elle va se camoufler pendant les début si le cadre ne lui offre pas une façon de s’exprimer safer.

Parfois, l’adulte-responsable dans le système (associé·e à « ce qui dit je ») est ok pour faire un signe, comme lever la main volontairement ou dire un safe word.

Parfois, un signaling peut-être co-installé, comme signal de « quelque chose gêne dans le rapport ». Il est important que l’accompagné·e soit convaincu·e que c’est le corps qui s’exprime et non le « moi », pour ne pas que le « moi » se sente mal vis-à-vis de l’accompagnant·e et se sente effrayé de la réaction (car à ce moment là, les pires scénarios intérieures sont en projection 3D). Là, le corps qui émet tout le temps des signaux quand le stress monte en construit un qui est visible, acceptable, univoque. L’accompagné·e et l’accompagnant·e accueillent ce signal spontané ensemble.

Parfois, un·e dividu·e prend la fonction d’envoyer un signal onirique (une musique, une lumière…) et l’accompagné·e prévient que « ca sonne » ou « ca clignote ».

Parfois, ce n’est pas encore assez safe.

Bienvenue alors aux solutions créatives. Exemple de séance:

Cette semaine, une accompagnée a inventé la boite à appréhensions. N’importe quel·le dividu·e peut y glisser un mot anonymement, y compris la position méta ou l’adulte-responsable. Un dividu appelé « contrôleur » relève la boite chaque minute en coulisse et ne dit rien quand elle est vide mais se manifeste s’il y a un mot, pour le lire de façon neutre. Et nous traitons alors l’appréhension sans que la partie qui a eu peur ne soit obligée de se dévoiler (bon, là elle l’a fait, rassurée du process).

Progressivement, avec beaucoup de précautions, j’évoque les scénarios intérieurs, les activateurs, les projections, bref le système interne de l’accompagné·e ainsi que le contexte externe (mes mots, mes regards, ma position physique, mes gestes, le gargouilli de mon ventre…) auquel je veille mais qui peut quand même être amélioré.

Et nous faisons des exercices. Sur des « petits trucs pas graves » du temps passé ensemble (en cherchant bien, il y au moins un moment ou le malaise pointe son nez) ou sur une simulation (prudente!).

L’accompagné·e apprend alors à nommer l’émotion première (souvent peur ou honte) et l’émotion liée, à différencier son scénario intérieur (ce qui a été reçu, ce qui s’est activé, ce qui s’est raconté) et ce qui a été émis (mots, regard, respiration, geste…). Puis à décider si à cet instant T ce qui est émis est acceptable maintenant que c’est différencié du scénario intérieur ou si une demande d’adaptation m’est faite. En ce cas, on teste une formulation, une posture. On éclaire.

On essaye aussi en positif: en éclairant les moments de fierté, de super confiance, de réconfort… qu’un mot, geste, attitude de ma part active. Car ces automatismes là aussi participent aux troubles post traumas.

Je regénéralise (au delà de l’exemple):

Avec un peu de temps, la magie s’opère… bientôt, le process devient automatique. Et c’est la conclusion qui m’est livrée. Comme « Bon, là j’ai vraiment eu peur que tu te fâches. Dans le pack scénario interne c’est évident hein (clin d’oeil)… Dans ce qui est émis, si tu pouvais éviter de croiser les bras quand on débrief ce serait plus confortable pour le moment. On verra plus tard mais là ça fait trop. Tu veux bien? »

Non seulement c’est un super catalyseur de travail ensemble (le nombre d’outils imbriqué est impressionnant) mais en plus c’est un terrain d’entrainement qui va changer le rapport au quotidien. Car le transfert de compétence va se faire avec l’entourage, d’abord en silence, puis en osant en parler aux personnes de confiance, puis aux autres. Et là… youhou ! On sort de ce scénario récurrent qui émet une émotion d’enfant dans des situations entre adultes.

Pour certain·e·s accompagné·s, c’est carrément jubilatoire. On poursuit par la communication positive, les différentes manières de poser ses limites (montée en phases y compris) et de demander à l’autre d’éclairer les siennes et… c’est un sacré soulagement.

Le rapport est pour moi l’outil d’accompagnement le plus puissant.

Et cette puissance peut aussi être inversée : il peut être le plus destructeur!

C’est un axe délicat, à avoir à l’oeil, sans cesse.

Personne n’est parfait·e. J’ai moi-même failli, notamment avec une accompagnée qui avait été gravement violentée par la famille et par des soignant·e·s. Malgré toutes mes précautions en séance, je lui ai offert un déclencheur de rejet monumental dans ma partie la moins clean : l’administratif. J’ai zappé un email qui s’est perdu non lu dans ma boite. Et c’était trop pour elle. (J’ai évité le trop dans l’envoi de messages pour ne pas ajouter le ressenti de harcelement à celui du rejet. Trop tard. J’ai merdé).

Bref, au boulot en amont : inclusivité et déconstruction. Viens en discuter sur Hypnose inclusive si tu es accompagnant·e en hypnose, PNL, sophrologie?

Et précautions en séances.

N’oublions jamais que notre cadre n’est pas lambda. Premièrement nous sommes en position de pouvoir. Deuxièmement notre cadre est censé être safer et propice aux progrès en terme de confiance en soi, affirmation des limites, discernement des paysages intérieurs… c’est un espace où il n’y a pas à être en hypervigilance (et donc où ça crisse encore plus s’il y a violence). Troisièmement le cadre et le rapport font partie de nos outils pro.

Ce n’est pas un cadre de bar.

Je laisse la terrible technique de la « provoc » à mes collègues qui travaillent avec des personnes dominantes dans le système, qui n’ont pas autant besoin de se sentir en sécurité pour bosser ensemble. Ceci dit… en début de travail, comment savoir dans quel état de vulnérabilité est un·e accompagné·e? Parfois, le faux-self est très convainquant… mon frère (h67, marié, père, cadre…) s’est suicidé alors que le médecin et l’hypno (qui était pourtant, lui, clairement prévenu du risque), le croyaient en légère déprime. Prudence!

On en reparle en atelier ? => Le 17/11 à 10h.

ATELIERS SUR L’INCLUSIVITE DANS L’ACCOMPAGNEMENT

A lire:

Accompagnement inclusif

Les ateliers « Accompagnement inclusif » pour les professionnel·le·s de l’accompagnement

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Ateliers de mars à juillet: 1h15 sur « la base » pour un accompagnement inclusif

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Ateliers thématiques (à partir du #5)

Atelier #5: 30/10, 14h30 (complet) et 17/11 à 10h: problématique ciblée: « Comment gérer les appréhensions de l’accompagné·e sur le rapport (peur de l’accompagné·e d’être jugé·e ou rejeté·e ou disputé·e ou agressé·e… par l’accompagnant·e)? »

Atelier #6: Atelier #6: mardi 21/11 à 12h30, 8 places
Se présenter sur son site en tant que personne concernée par les oppressions systémiques et l’inclusivité (donc outée queer, handi, etc) ou allié·e clairement situé·e ou sensibilisé·e à l’inclusivité et en cours de déconstruction ou…
…en évitant le pinkwashing, l’instrumentalisation des luttes (donc adéquation entre ce que je présente et comment je m’investis).

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Pour décembre 2023

J’ai contacté deux personnes concernées pour organiser des rencontres (par zoom) de 2h, autour de la transphobie et de la grossophobie. Je vous tiens au courant des réponses (sur le groupe Hypnose inclusive et sur mon mur pro FB)

Ces cessions avec des personnes concernées seront de 2h, en soirée.

De façon générale, 1 session technique avec moi (jauge: 8) et 1 session avec une personne concernée et moi (jauge 30) toutes les 4 à 6 semaines me parait pas mal.

Work in progress (je m’y remets lentement, après un déménagement qui m’a couté beaucoup d’énergie et une créève carabinée). Yeah!

Ma tête et un masque d’Elizabeth Saint Jalmes