Oppression, gêne, douleur, tension, tiraillement, lourdeur, engourdissement, nausée, vertige, acouphène, hypersensibilité… sont des indications de l’hypnose éricksonienne.
Tout d’abord, il est primordial de distinguer deux cas de figure, qui demandent deux approches différentes: soit la douleur est psychosomatique et l’hypnose va permettre un changement de fond, soit elle est traitée par la médecine et le travail hypnotique va alors soutenir ce traitement (en gérant l’intensité de la douleur ou de l’acouphène, par exemple, ou en travaillant sur l’acceptation d’une maladie, la gestion du stress, etc.). Bien sûr, certains cas relèvent de l’un et l’autre. A chaque praticien de prendre les précautions nécessaires pour laisser la médecine faire son travail et accompagner au mieux la personne.
En effet, anesthésier une rage de dents chez un phobique du dentiste, c’est repousser la prise en charge de la dent et risquer un abcès encore plus violent. Idem avec un lumbago… La douleur est un signal qu’il est nécessaire de faire entendre à un spécialiste du corps et d’écouter attentivement (que signifie-t-elle? quel rôle joue-t-elle dans la vie de la personne?).
GENES OU DOULEURS CREES PAR L’INCONSCIENT
Certaines douleurs ou gênes sont créées pour protéger la personne de ce que l’inconscient a projeté comme zone dangereuse. Il s’agit alors, comme pour l’arrêt du tabac, d’explorer les conditions dans lesquelles ce « signal » ou cette limitation peut être modifié. Un acouphène peut, par exemple, protéger du monde extérieur, comme une barrière entre soi et les autres. Un mal au ventre peut être causé par des tensions entre parties, l’une désirant avancer, explorer, alors qu’une autre retient de toutes ses forces par peur d’un piège imaginaire. Une oppression respiratoire peut venir d’une impression que l’énergie des autres entre en soi, sans filtre et étouffe par un trop plein. Une boiterie peut survenir par fidélité inconsciente à un parent qui se traine et qui a du mal à voir son enfant devenu adulte gambader … Le corps répond paradoxalement aux besoins inconscients de prendre soin en limitant les mouvements, en barricadant, en luttant…
Grâce à la communication entre les parties, il est possible de comprendre profondément comment ce système fonctionne et de trouver d’autres solutions que le symptôme physique, solutions qui rassurent et qui libèrent. Ce que le symptôme cherche à faire est entendu et transformé, dans le respect de toutes les parties de la personne. Cela se fait éventuellement par étapes. L’essentiel est d’ouvrir un espace de rencontre et de transformation entre tout ce que l’on est, jusqu’à trouver un fonctionnement qui favorise la libération de ce ce symptome et par conséquent la liberté de mouvement.
Parfois, en posant la question des besoins, une tâche à accomplir hors séance apparait à la personne, qui visualise un endroit qu’il serait bon pour elle de retrouver ou une action à effectuer d’ici la prochaine séance, comme rendre visite à une personne, se débarrasser d’un objet lourd symboliquement, s’occuper d’un endroit négligé, retrouver une activité libératoire perdue, comme le chant…
L’état hypnotique ouvre des voies nouvelles. Le symptôme n’a plus de raison d’être et disparait de lui-même au fur et à mesure que l’aménagement intérieur évolue vers sa justesse.
GENES OU DOULEURS PHYSIOLOGIQUES SOIGNEES PAR LA MEDECINE POUR LESQUELLES L’HYPNOSE EST UN OUTIL DE CONFORT
Pour d’autres symptômes, il s’agit davantage de trouver des moyens de gérer la douleur dont la médecine s’occupe de la cause. Le témoignage de S., ci-dessous, montre comment l’autohypnose, avec des ancrages posés en séance, lui permet de vivre des examens en hôpital de façon bien plus confortable. Ici, l’hypnose ne soigne pas la colonne, mais permet de supporter les soins médicaux.
HYPERSENSIBILITE POSITIVE
Notons également qu’en accompagnant quelqu’un qui ne présente pas de symptôme, il est possible par l’hypnose d’obtenir une hypersensibilité positive (intéressante sexuellement!), un acouphène temporaire (utile pour le focus dans des tâches où la concentration est diffuse) et autre modification sensorielle (synesthésie…)
Il suffit d’oser 🙂
© Marie Lisel
Photographie: « Bois de renne sauvage, Norvège » © Vincent Munier
Extrait de retour de séance de S.
marielisel
Bonjour Jeanne, je vous envoie un email.