ATTACHEMENT
Certaines parties de nous restent attachées à des personnes, des lieux, des états… alors que notre évolution et notre équilibre demanderaient de dénouer ou de transformer ce lien.
Volontairement, il est possible de prendre la décision de se discipliner pour ne plus alimenter la relation. Mais la souffrance est là. Et une partie de nous parvient toujours à échapper à notre vigilance pour rester fidèle à ce qui nous « tient », comme une addiction.
Faire son deuil demande du temps. Il ne s’agit pas de court-circuiter cette étape nécessaire au bon rétablissement.
LES INDICATIONS DE LA TRANSFORMATION DE LIEN
Le lien à transformer correspondrait plutôt au deuil encore douloureux des années après le décès de la personne aimée, à la relation toxique dont on ne parvient pas à se défaire, à la relation au passé (réactions de l’enfant en soi face à certaines situations ou types de personnes), à un parent dont la seule présence déclenche encore des réactions infantiles chez l’adulte, à un corps en pleine forme qu’un accident ou maladie ou autre a affaibli, à un lieu que l’on a quitté, à un amour passionnel ou amical dont on est séparé, à l’image corporelle ancienne de soi à laquelle on ne correspond plus (après un régime, un accouchement, un arrêt du tabac, un coming out, voire un changement de sexe…), etc., les indications sont multiples.
LES METHODES
Pour transformer le lien, la régression dans un passé plus ou lointain est une possibilité efficace, qui passe par l’amélioration de notre perception subjective des événements et personnes qui ont contribué à mettre ce lien en place (les régressions infantiles seront abordées dans un autre article).
Une autre possibilité est de travailler directement sur le lien:
D’abord le cerner: comment est-il? couleur, luminosité, forme, texture, matériau, souplesse-rigidité, mouvement, fonctionnement (comme un tuyau? un canal de données informatiques? un cordon ombilical? un pont?) et où est-il situé dans et autour du corps?
Ensuite tester et mettre en place progressivement des modifications en direct: que se passe-t-il si…? que faudrait-il changer pour… et de modification en modification, de ressenti en ressenti, transformer le lien ou le couper si c’est nécessaire, selon ce que la personne sous hypnose ressent comme favorables, libératrices, en toute sécurité.
Voici un exemple vécu: le lien qui part du coeur devient de plus en plus ténu et plus transparent, au fur et à mesure que l’élément relié s’élève comme un cerf-volant, planant de plus en plus haut dans le ciel, jusqu’à se confondre avec une étoile… Et lorsque le lien est devenu aussi mince qu’un cheveu d’enfant et que le cerf-volant-étoile s’est éloigné de milliers de km, alors le jour se lève, le lien se détache naturellement du coeur, l’étoile cerf-volant disparait. Une respiration ample. Réveil. Sensation de libération, la main sur le coeur, le sourire aux lèvres.
« Où laisseriez-vous quelque chose dont vous voulez vous séparer complètement ? » (John Cage, Silence).
Il suffit d’oser 🙂
© Marie Lisel
Image: Un serpent volant du 15ème siècle. En français le mots « cerf-volant » vient de l’occitan « serp-volaira » ou « serp-volaire » qui signifie « serpent volant ».
Pour comprendre l’attachement: https://fannys.fr/les-liens-dattachement/
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