°°°CREER SA VIE°°° régler un problème, soulager un symptôme, récupérer de l'énergie, lâcher du lest, s'émanciper d'une addiction, transformer le réseau d'influences, activer des ressources, choisir, se libérer, s'épanouir, ressentir, grandir, stimuler, se centrer, changer vers un mieux-vivre '''''CREER SON OEUVRE''''' ouvrir, inspirer, souffler, se laisser embarquer, improviser, écrire, dessiner, composer, danser, jouer, monter, construire, capter, oser, réaliser, proposer, partager, faire oeuvre ***CREER SON MONDE*** parcourir, explorer, plonger, planer, découvrir, étendre ses connaissances sensorielles, tester, examiner, prospecter, étudier par les sens, arpenter, jouer, expérimenter, modeler, moduler, inventer, augmenter, expanser…

Rituel en famille choisie

Rituels?

Le rituel qui fait partie de nombreuses cultures – de tous lieux et de tous temps – pourrait se définir comme une mise en scène favorisant la puissance des suggestions pour une transformation positive. Il s’invente librement, avec ou sans accompagnement et se déroule en solitaire ou en groupe.

Je propose ma version singulière de ce cérémonial de transformation, le rituel d’impulsion, en prescription de tâche après une séance, en balade collective, en discussion amicale ou professionnelle, en ondes radio avec le ritutoel, en performance participative dans un centre d’art, théâtre, festival… Le rituel est très présent dans ma vie que ce soit au niveau personnel, dans mes interactions sociales, mon travail hypnotique ou artistique…

Lors des « rituels en famille choisie » présentés ici, nous croiserons des rituels d’impulsion individuels réalisés chacun.e de son côté au sein d’un collectif et des rituels de groupe, réalisés ensemble et pour l’ensemble, pour toustes, pour la terre, pour la joie, pour l’amour, pour la solidarité, pour l’éros…

Dans le tout premier, Solstice, par exemple, le rituel d’impulsion joue sur les deux premières actions (laisser partir le sombre et rêver la lumière en soi) et le rituel de groupe sur la troisième (enchanter le monde de nos souhaits de lumière).

Ces rituels en famille choisie sont proposés dans le parc Daumesnil et bois de Vincennes mais aussi dans la nature au gré de mes voyages.

Ils rassemblent des fées, des sorcières queer, faunes, elfes… et autres créatures amoureuses de la nature et adeptes de la magie intérieure.

Ils sont préparés puis guidés pendant 2-3h, à prix libres conscients (sauf en cas de commande d’institution), c’est-à-dire que tu me rétribues ce qui te semble juste par rapport à ta situation personnelle (entre 0,60 et 60 euros et ça peut vraiment être 0,60 si tu ne peux pas plus, welcome!), en plus de l’envoi d’un texte (ça peut être court: de 60 à 600 mots et avec une image ou non), pour partager nos expériences en bas de cette page. Cela fait partie de l’échange avec moi. Et aussi de nos rituels car en écrivant, tu réactives et amplifies tes/nos rêves.

Des questions? Ecris-moi à lisellesil@gmail.com

Bienvenue!

Marie

21 décembre 2020: SOLSTICE

Soeurs et adelphes, sorcières queer, fées, faunes, elfes… et autres créatures en amour avec la nature… bienvenue dans le mouvement de ce rituel de solstice de basculement vers la lumière!

NOURRITURES POUR L’IMAGINATION ACTIVE

Ce qui est proposé n’est qu’un canevas dans lequel ta créativité personnelle trouvera de l’espace, au cours d’une déambulation nocturne en nature. Pour ce premier rituel, chacun.e jouera avec ses propres rituels d’impulsion, puis célébrera la lumière au sein du groupe. N’hésite pas à collecter des résonances au-delà de celles que je propose ici. Si tu désires essayer un rituel seul.e avant, écoute l’un des deux ritutoels.

« Le solstice d’hiver est le moment où le soleil sort des « ténèbres de la matrice hivernale”. Le mot solstice vient du latin: Sol (soleil) et de “sistere”: rendre immobile. En effet, le soleil semble immobile à cette période de l’année. Les Collegia Fabrorum célébraient déjà, dans la Rome antique, la double fête solsticiale de Janus, dieu de l’initiation, dieu des portes et des passages. Janus était représenté à deux faces : l’une tournée vers le passé (le vieil homme) et l’autre vers l’avenir (le jeune homme), alors qu’une troisième face – invisible aux non-initiés – regarde vers le présent. » Source : Antiocchus

La symbolique des nombres peut être une belle surface de projection. Le 21: chance, protection, réussite, inspiration créatrice, équilibre, harmonie, succès, triomphe, épanouissement, plénitude. Le 12: fragilité, moments difficiles (épreuves, sacrifices, ruptures, contraintes, etc..), renoncement à quelque chose de matériel, intellectuel, ou social, entrave de liberté à cause d’un sacrifice, d’un blocage, d’obligations forcées ou d’un dévouement.

Yule est la forme anglaise utilisée pour désigner la période de solstice d’hivers chez les peuples germaniques, elle correspond à celle utilisée en vieux norrois à savoir Jól, dont sont issus Jól en islandais, Jul en danois, norvégien et suédois et qui signifient tous « solstice ». D’autres peuples ont emprunté cette appellation aux Germains, à savoir les Finlandais, d’où le finnois Joulu ou les Estoniens sous la forme Jõul.

L’équation du temps: Pourquoi le Soleil ne se lève-t-il pas le plus tard lors de la journée la plus courte de l’année?
Pourquoi le Soleil ne se couche-t-il pas le plus tôt lors de la journée la plus courte de l’année?

Une conjonction très serrée entre Saturne et Jupiter, surnommée «le baiser de Noël», est prévue pour le 21 décembre. Ces planètes n’ont pas été aussi proches depuis quatre siècles. Et cet événement ne se reproduira pas dans les mêmes conditions avant 2080.

L’arbre creux, les drapeaux bouddhistes, les reflets du lac, les arbres, la rivière, les nuages, le totem, les cygnes, le pont, le feu… nous offrent également leur soutien généreux.

L’arbre totem maison-chouette

CONCRETEMENT

Pour ce rituel, équipe-toi de bonnes chaussures, de vêtements très chauds (et imperméables si la météo annonce de la pluie), d’une thermos avec ta boisson favorite, d’une lampe frontale, d’une bougie, d’un stylo et de papier écologique, de ciseaux et de la liste en mots ou en images du sombre que tu désires larguer en vue du renouveau et de ce que tu rêves de créer dans cet obscur

Le départ est à 17h pile au métro Porte Dorée devant le bar Les Cascades, retour à 19h au métro, pour rentrer avant le couvre-feu). C’est gratuit. Il suffit d’être à l’heure pour ne pas rater le départ et de m’envoyer un mail avant 16h, pour recevoir la formule magique du solstice.

Ta contribution: un texte de 60 à 600 mots accompagné d’une image pour l’illustrer (dessin, photo, collage, autre), pour cette page des rituels en famille choisie (signé ou anonyme, précise-le). A envoyer à lisellesil@gmail.com dans les 6 jours qui suivent. Cela fait partie de l’échange avec moi et de notre rituel. Car en écrivant, tu réactives et amplifies tes/nos rêves.

ETAPES ET ACTIONS

7 étapes.

  1. l’arbre creux et nos chuchotements
  2. les drapeaux tibétains et nos danses
  3. les reflets du lac et nos respirations
  4. la foret et notre attention
  5. le totem et nos sons
  6. l’animal et nos connexions
  7. les bougies et nos intégrations

A chaque étape, nous ouvrirons trois actions (3×7=21): deux pour soi (rituels d’impulsion individuel réalisés chacun.e de son côté) et une ensemble, pour le collectif (rituel de groupe en cercle, avec une intention pour le monde).

Action : laisser partir une OMBRE

A chaque étape, largue une ombre, représentée par un mouvement, une expression, un son, un objet, autre… Il peut s’agir par exemple d’une peur, colère, tristesse, boulet, poids, encombrement, empêtrement, fragilité, blessure, épreuves, sacrifice, contraintes, entrave, blocage, obligation… qui sera lavée-aspirée-ôtée-brûlée-diluée-enterrée par un élément (la terre, l’arbre, l’eau de la rivière du lac ou de la pluie, le feu de la bougie ou la lueur des étoiles, le vent…), lâchée grâce au soutien des évocations libres de chaque représentation d’étape (le creux de l’arbre, les drapeaux tibétains, la forêt…).

Action: appeler une LUMIERE

Puis appelle un renouveau, un désir, ce dont tu rêves dans l’obscur pour créer ta vie en toi, avec les autres, au monde, une lumière désirée, représentée par un mouvement, une expression, un son, un objet… demandée à un élément (la terre, l’arbre, l’eau de la rivière du lac ou de la pluie, le feu de la bougie ou la lueur des étoiles, le vent…), fêtée avec les représentations des évocations libres.

Action: éclairons le MONDE de nos mots, mouvements et énergies lumineuses

En cercle, offrons nos lumières à l’autre et à l’univers, par nos chuchotements, danses, rires, sons…

Si c’est plus facile pour vous, laissez partir le sombre vers le bas et crééez la lumière vers le haut. Sinon suivez vos intuitions, jouez avec tous les éléments.

FOCUS

Concentration et modification d’état de conscience

A partir du moment où nous nous engagerons sur le chemin, nous serons dans le silence, sans lampes, sans flash pour les photos (surtout des animaux! pas d’éblouissements). L’éclairage est bien suffisant dans le parc et tes yeux seront habitués quand nous entrerons dans la forêt.

Chaque déplacement est l’occasion de se concentrer sur le sombre à larguer dans l’étape qui vient et sur ce que tu appelles de tous tes rêves dans la lumière

Pour les laisser s’incorporer en danse, chuchotement, objet transitionnel…

Transforme ce que tu désires dans ce canevas, sens-toi libre de jouer, dans le respect de l’autre et de l’environnement.

Trucs et astuces: la respiration ample, la focalisation visuelle (sans cligner des yeux) ou auditive ou tactile, la répétition de formules et/ou de gestes en boucle, l’extrême lenteur, la mise en avant d’un autre sens que ton sens premier (souvent la vue) en coupant les autres, l’adresse à un végétal (lui poser des questions et accueillir ses réponses), …

A chacun.e de rêver ses propres représentations, laisse-toi faire les choses à ta manière.

Bon rituel de passage vers la lumière!

TRACES

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C’était chouette de se relier à la nature, de s’éloigner des lumières artificielles. Les mouvements et les chants m’ont permis de poser mon cerveau et de me connecter à mon corps, à ce qu’il y a d’instinctif et de vivant en moi. A la fin je me sentais vidé_e, renouvelé_e, entouré_e et ancré_e
C’était à nouveau facile d’exister, délesté_e de tout le sombre 

***

La première station est un arbre avec un trou dans son cœur, je vibre avec lui, la tête à l’intérieur.

La seconde étape est un espace où volent des drapeaux dans les airs un grand espace, liberté et air

Ensuite une progression dans la forêt, nos méandres du bois Arrivée au totem que nous honorons Il me regarde, je me regarde L’eau coule, je l’enjambe

Le lac est un miroir d’eau qui reflète toute la clameur du monde Et nous nous approchons pour donner nos lueurs et remercier nos cœurs Espoir, Liberté, air nu, Totem, miroir de soi-même Miroir d’eau et rumeur du monde

Guidé par la flamme, mon cœur se répand

***

Solstice, passage…
Nous marchons ensemble, portés par l’invitation à prêter attention au sentir dans ces bois, sous ce ciel de nuit la plus longue et pourtant si claire ce soir.
Invitation à se donner une intention et transformer l’intériorité dans le creuset de la matière extérieure.
Je chemine dans cette douce étrangeté nocturne où les frontières rendues indistinctes animent et accueillent mon chaos, mes multiples, et ma liberté.
Et je donne ma confiance à la terre, à l’eau, à l’air et au feu, au minéral, au végétal, et à l’animal.
Et j’avance guidée par la joie du vivant en équilibre sur cette crête tenue mais puissante et magnétique.
Pour que s’opèrent les transmutations que j’appelle.

***

comment les arbres prennent forme en relation avec, et en fonction de, celles autour d’elles ? une négociation intelligente, et dans la longue durée, pour la lumière, pour l’espace, pour l’air, pour définir les limites. y a pas des arbres individuelles, mais des arbres qui parviennent à survivre dans leurs environnements, et leurs formes sont les traces des négociations avec les autres autour.

je veux filmer ces espaces de négociations entre les arbres, ces espaces immatériels, ces airs imaginés (et définis) par les arbres. comment imaginent-iels leurs environnements?

pas de décisions à long terme pendant la germination, mais une accumulation de choix minuscules au fil du temps. des décisions qui se solidifient et souvent encadrent les choix à venir.

en contemplant un arbre, j’observe mon corps à moi. bouger autour d’un arbre, c’est d’abord danser avec les tensions intérieures. la caméra comme un outil qui pourrait relier læ contemplée (l’arbre, la forêt), et l’intérieur de mon corps. filmer la découverte de cet entre-deux, en soi une illusion. créer des images qui sont les traces de ces rencontres.

Lorsque je lui ai dit avoir prévu un rituel dans les bois, il a grimacé en me conseillant d’être prudente. « C’est dangereux, les bois, la nuit ». Dangereux ? J’ai ri. Il ne faisait d’ailleurs pas si nuit cette nuit-là : le ciel était gris-blanc, on y voyait presque comme en plein jour.

J’ai aimé la marche en silence et la présence tranquille du groupe. J’ai pris dans ma main droite une feuille couverte de boue pour symboliser ce que je voulais quitter, dans la gauche une grande feuille rousse, du type de celles qui craquent comme le feu ou crépitent sous les semelles. J’avais imaginé un marron, mais j’imagine que ce n’était plus la saison, ou que ce n’était pas les bons arbres. Laisser partir, c’est aussi accepter et mieux, me réjouir de ce qui se trouve sur mon chemin, en lâchant les attentes de ce qu’une chose aurait pu être si seulement si…

La première feuille a été emportée au fil de l’eau, la seconde est encore chez moi. Elle aussi je vais la laisser partir, comme une bulle de joie à lâcher vers le ciel, pour rendre hommage.

Juste après avoir lâché la feuille j’ai posé ma main sur le bec de la chouette, mon animal totem. Elle m’a presque fait un clin d’œil, je crois.

Entre chien et loup j’ai appris qu’on peut nourrir sa lueur intérieure des colliers en néon des canidés qu’on promène à la nuit tombée ou à l’éclairage du reverbère. Quand rien ne laisse encore présager que l’automne a passé le relais, la lumière est là pour nous rappeler qu’autour de nous tout travaille minutieusement à préparer l’explosion du printemps et nous aider à patienter.

Cheminer ensemble vers la lumière. Laisser les poids dans la pénombre. Se laisser guider, rester concentrer.Confier des vœux au creux d’un arbre, danser sous les drapeaux, répéter des mantras, souffler sur des objets, chanter, protégées par le totem.Accueillir les sons de la forêt, écouter les poules d’eau, regarder ce qui se reflète dans l’eau et voir l’évolution au fil des vagues.

photo soltice.jpg

Pour la première fois, se lier à un groupe et arpenter le bois ensemble avec la même intention arqueboutée vers le solstice et la rare conjonction de Jupiter et Saturne.

Ici, se défaire des boulets, accueillir l’air nouveau, le regard traînant vers les chiens clignotants, comme autant de phares fidèles, glisser de la terre au ciel traversé. Se laisser accueillir par le creux de l’arbre fier et tissé d’anciennes toiles d’araignées. Planter dans la terre ce morceau de bois à la pointe qui a fait mal, le confier à la pierre vaillante. Espérer. Les sons émis, dans un concert parfois timide, parfois impétueux, comme le tremblement de la flamme qui tient bon. Espérer. Et se glisser dans ton reflet, inlassable confidente.

Il y a trois jours, j’ai rêvé de ma grand mère. J’ai été très proche d’elle durant toute mon enfance et elle a toujours vécu avec nous à la maison. Elle est morte il y a 6 ans et depuis, je rêve souvent d’elle. Dans ce rêve, elle m’appelait eu téléphone pour me réveiller, m’engueuler comme elle le faisait si bien, en me disant de me grouiller pour préparer mes affaires au lieu de dormir, que j’avais un vol a prendre ce matin.

En me réveillant je me suis demandée c’était quoi ce vol ? Pour quoi il faut que je me dépêche ? Que vais-je rater ?

Pendant que nous marchions durant le rituel, j’avais ramassé une feuille d’érable dans ma main gauche. Elle était assez grande, belle, assez majestueuse, mais ses coins étaient un peu rabougris, abîmés. Elle symbolisait ce que je voulais laisser partir. Dans la main droite je tenais une feuille de bouleau. Plus petite, plus discrète, d’une forme plus épurée, elle m’évoquait la simplicité et c’est ce que je voulais conserver. En marchant je m’emplissais de ces deux feuilles et de ce qu’elles symbolisaient pour moi. Laisser partir ce qui a priori à l’air majestueux et clinquant mais vient avec son lot de complications et conserver ce qui est simple, épuré, non-compliqué, même si ça à l’air plus modeste.

Il s’agit de choix à faire dans ma vie. Maintenant, aujourd’hui, à l’heure du solstice où le cycle change, la lumière revient, une nouvelle saison s’annonce et l’avion décolle.

Le crépuscule dessine des silhouettes fantomatiques

entrelacs de lignes calligraphiques

taches d’encre suspendues

œil de cyclope dans les buissons touffus

Le crépuscule du solstice d’hiver

traque les ombres et les lumières

engloutit nos défaillances

célèbre le silence

Des cygnes paisibles glissent sur la surface noire

de l’autre côté du miroir

les pattes s’agitent, fébriles, endurantes

sans nuit tenace, pas d’étoile scintillante

***