J’avais déjà croisé des performeurs de l’artiste germanobritanique Tino Sehgal dans des collections de musées et à Kassel et je m’étais arrêtée, interpellée, mais sans y passer deux heures.
Il en a été tout autrement lorsque je suis entrée chez Jan Mot à Bruxelles l’an dernier, où trois personnes se relayaient pour prolonger mouvements et voix spontanés le temps de l’expo (c’est à dire non stop pendant les heures d’ouverture de la galerie), puis au Martin-Gropius-Bau de Berlin cet été, où il avait une grande expo solo, avec plusieurs pièces. Dans ces deux contextes, j’ai ressenti la transe monter très vite et très fort et je me suis vraiment installée pour profiter de chaque expérience, si singulière dans un lieu d’art contemporain: flotter, bouger intuitivement, me sentir intensément connectée, arrêter le temps, confondre la vie, l’art, l’espace de performance et mon espace intérieur, qui s’est ouvert jusqu’à l’impression de fusion avec l’extérieur…
Plus tard, j’ai eu l’occasion de demander directement à l’artiste quel était son rapport à l’hypnose, ou du moins aux techniques en rapport avec la transe . Selon lui, tout cela serait intuitif, il n’aurait utilisé aucune méthode ni connaissance particulière. Préservant son mystère habituel, en répondant aux questions par d’autres questions, l’artiste couronné du « Golden Lion for Best Artist at the 2013 Venice Biennale », est resté fort aimable mais volontairement hermétique.
Si vous avez l’occasion de vivre l’une de ses performances, lâchez-prise. Et faites-moi part de vos expériences hypnotiques 🙂
© Marie Lisel
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