Témoignage d’un accompagné en REAH.
LES ATTRACTEURS DE RÖSSLER
Je ferme les yeux
Une balanc?oire ondule.
Elle s’ancre quelque part, mais l’environnement disparaît, petit à petit. Bientôt, il ne reste que cette balanc?oire, dans le vide. Elle se déforme. Les cordes tendues qui relient l’assise à la poutre semblent avoir un second point d’accroche. Petit à petit, le mouvement s’amplifie, comme deux pendules qui seraient accrochés ensemble. Alors je m’assois sur cette balanc?oire étrange. Je me balance. Le mouvement s’amplifie, jusqu’à ce que je puisse faire un tour complet. Tout s’amplifie. J’entre en transe, de plus en plus profondément. Je suis fasciné par cet étrange mouvement.
C’est le schéma particulier des attracteurs de Rössler.
Le principe du chaos, comme des vagues, qui semblent identiques, mais qui sont pourtant toute différentes, uniques. Un rythme qui peut être paisible ou déchaîné, et qui évolue lentement, ou subitement, d’un état à l’autre.Je ne suis plus sur la balanc?oire. J’ai pris de la hauteur et contemple le mouvement d’orbite qui a suivi la balancement, qui évolue, toujours.C’est un schéma, comme un graphique en deux dimensions, qui s’anime. Je l’intègre et des couleurs commencent à défiler. C’est un peu comme dans un tunnel ou les flashs de couleurs persistent sur la rétine.Je vis l’orbite. Je suis l’orbite.Mais subitement, ou peut être lentement, je suis rattrapé par la pesanteur, aspiré dans un tourbillon.Je prends conscience de la lourdeur de mon corps. C’est dense, dur, immobile. C’est comme être un morceau de conscience, coincé dans une enveloppe de pierre. Je sens que je dois lâcher prise, mais la tête ne veut pas. De quoi as-tu besoin ?
Dans l’enveloppe, la conscience se divise. Tandis que le côté gauche semble stable, le côté droit commence à couler. Lentement, comme de la glace qui fond.Mais ce n’est pas de la glace, c’est une sorte de boue, très dense.
Elle coule lentement, je sens ce côté droit qui se déconstruit. Elle glisse le long de mon front, sur mes joues, puis goutte en pâte épaisse sur mes mains.C’est une sensation inconfortable, pesante. Je me transforme en tas de boue. C’est une matière brute, première, qui soit servir à ma reconstruction.
Mais comment sculpter quand on est à la fois la matière et l’artiste ? Je me sens maladroit, comment sculpter ?Qui peut t’aider ?Le poisson est là. Nous l’entendons gargouiller. Comme d’habitude, il est dans le ventre.C’est difficile, mais je sculpte, nous sculptons. Il est là pour moi. Après plusieurs essais, un objet prend forme, il grandit. La sculpture est en fait un bâtiment.En sculptant, je me construis.
Je suis un architecte en train d’ériger une cathédrale intérieure. C’est un travail de fond. Cela va prendre du temps.
Des mots s’inscrivent. Comme des règles à suivre, un processus de construction. DETERMINE, RADICAL, ORGANISE Intérieurement, je suis épuisé, mais quelque chose s’est mis en route. Y-a-t-il quelque chose d’autre à régler ? Il y a des nœuds, à différents endroits, dans l’épaule, le genou. Ils ont des choses à dire, ils veulent être écoutés.
Besoin de repos, il y a de la fatigue accumulée. Ils jouent avec moi. Ils se cachent mais ne s’apaisent pas. Il faut leurs donner du temps.
Il est temps de remonter. Remercier les événements, les personnages, les matières.
Respire profondément, et quand tu es prêt, ouvre les yeux.
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(((L’attracteur de Rössler est l’attracteur associé au système dynamique de Rössler, un système de 3 équations différentielles non-linéaires.
Ces équations différentielles définissent un système dynamique continu et tridimensionnel qui présente des caractéristiques chaotiques. L’ensemble des trajectoires à long terme de ce système définissent un attracteur étrange aux propriétés fractales. )))
Stage de REAH pour les praticien.ne.s en hypnose, sophrologues…
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