*** REPRENDRE LE LEAD DE MON SYSTEME ***
L’être en tant que système est une représentation (et non un dogme ou une théorie scientifique) qui constitue un outil efficace en accompagnement hypnotique.
Dans cette représentation, l’individu.e, est l’ensemble de ses parties, que je nomme pour ma part « dividu.e.s », nommées ailleurs ego-states, parties, facettes, etc.
Les parties (s)ont des fonctions, souvent apprises durant l’enfance (mais pas seulement). Quand elles ne sont pas rencontrées, accueillies, elles restent dans le brouillard de « traits de caractère ». Un.e tel.le est perçu.e comme colérique, à certains moments, super aventurier.e à d’autres, câlin.e ou encore facilement culpabilisé ou attentionné.e ou …
Souvent, des personnes arrivent en séance en parlant du « je ne comprends pas, je ne veux pas ça, c’est plus fort que moi, je veux que ça s’arrête » (engloutir le contenu du frigo, boire jusqu’à tomber, ne pas dormir alors que l’épuisement guette, se sentir en jalousie, hyperprotéger l’entourage qui se sent étouffé, trembler en prenant la parole en public, fondre en larme pour une plaisanterie oppressive, prendre des risques inutiles et idiots…).
En voyage de REVAH-une-hypnose-inclusive, nous allons à la rencontre des représentations de ces fonctions, perçues comme des êtres doués de volonté, de parole, d’émotion, d’action, pour tenter de comprendre le rôle qu’iels jouent dans la grande famille intérieure. Par exemple, ce qui a peur en moi quand quelqu’un.e crie, ce qui se met en colère quand je me sens jugé.e, ce qui crée la dissociation quand je me sens… se montre sous une forme animale ou humaine ou autre.
Explorer le territoire psychique et physique par la symbolique et dialoguer avec ce qui pose problème mais aussi avec ce qui peut aider à mettre en place des solutions plus confortables que les défenses habituelles, c’est déjà gérer de façon inclusive et respectueuse ce qui provoque des émotions, sensations, impressions et histoires que l’on se raconte. C’est déjà progresser vers la paix en soi.
Une autre manière de réagir intérieurement (comment je me sens, ce que je me dis) et extérieurement (paroles, actes, énergie partagée avec l’entourage) est possible. En accord avec mes valeurs choisies et mes responsabilités assumées (poser des choix entraine des conséquences).
Pour cela, le Moi-adulte-responsable a besoin de prendre sa juste place : écouter activement, ne pas juger, dialoguer de façon non violente, poser des demandes, proposer des essais, rassurer, jouer… C’est pour cela qu’il est nécessaire – dans cette méthode – de « rester dans son adulte » (pas de régression en associé.e, non! On rencontre les parties antérieures, on ne les incarne pas).
Comme un.e chef.fe d’équipage intérieur bienveillant.e, ce Moi-adulte-responsable apprend à concilier au long court, en tenant compte de chaque représentation interne, et aussi à gérer ponctuellement les moments de crise avec calme et ancrage.
Je me sens partir en vrille ? J’écoute à l’intérieur ce qui a peur, est en colère ou autre. Je protège, j’apaise, je donne le droit de ressentir et d’exprimer, dans la mesure où cela ne fait pas de dégats (comme on laisse un enfant pleurer et râler, mais pas mettre le feu à sa chambre ou casser une patte au chat). J’explique, j’aide, je monopolise ce qui peut rendre les choses plus confortables (appel à d’autres dividu.e.s ou déclenchement d’un plan d’action) et… je cadre pour éviter les débordements (engloutir 20 gâteaux, frapper mon voisin, me rouler en boule au bureau, freezer quand maon partenaire initie un rapport sexuel…).
Ca demande un travail de fond. Mais c’est tellement libérateur !
Ce que j’adore constater, c’est l’autonomisation des processus. Quand un.e accompagné.e ne ressent plus de rejet par rapport à ce qui n’est pas ok mais au contraire accueille et gère au quotidien son système, dans les moments plus ou moins sereins mais aussi en dissociation sauvage. Car chaque « crise » en est une.
Ok, un stimulus m’impacte. Mon système se déplie (merci pour le terme, Cyrille Champagne), je ne suis plus unifiée, quelque chose en moi ressent, fait ou dit un truc que je ne cautionne pas… Au lieu de tout verrouiller et barricader, je vais à la rencontre, je gère en interne. Puis je referme mon système pour revenir à la personne, à l’individu.e, tranquillisé.e.
Un lead calme, ancré, qui cadre avec bienveillance. Avec comme credo la puissance de la douceur (magnifique titre d’Anne Dufourmantelle, que je vous recommande au passage).
J’<3 mon job !